BOTANIQUE
Genre : Cassytha
Espèce : filiformis
Auteur : L
Famille : Lauraceae
Statut : pantropicale, abondante dans le Pacifique. Parasite, notamment à basse altitude.
Photos et répartition : voir Endemia :http://www.endemia.nc/flore/fiche3992.html
NOMS COMMUNS DANS LE PACIFIQUE
Français (Nouvelle-Calédonie) : fausse cuscute, fil de la Vierge,
Aussi cités : turban des dieux, couronne des diables, fil de fer, laurier cuscute, liane sans fin
Anglais (Australie) : Dodder laurel et autres.
http://keys.trin.org.au/key-server/data/0e0f0504-0103-430d-8004-060d07080d04/media/Html/taxon/Cassytha_filiformis.htm
NOMS VERNACULAIRES
NOUVELLE-CALÉDONIE
NORD : nyelâyu : aöjing, nêlêmwa & nixumwak : jejelak, yuanga-zuanga : wanbwen dö (Bondé) ;
waânawèèddö (Pangou), jawe & fwâi : wê-n bwa-n danu (= turban des dieux), nemi (Est & Ouest) & fwâi : wâ-n bwa-n danu, pije : wô-n ga-n danu
dialectes Koné (bwatoo) : diamec
CENTRE : cèmuhî : boduéè (= chapeau des diables), paicî : nyärä-tara-kärä-duéé, tea-tice-goobere-e, ajië : dére i bao (= fil de la vierge) (Guillaumin 1941 : 129), xârâcùù & xârâgùrè : kûmè, akooré sé xureka (= bretelle-dame Xureka, un personnage mythique)
SUD : nââ drubéa : kaoonyetuu, káóonyètú (= fardeau - sorcière : les sorcières utilisent la plante comme sac de portage))
nââ numèè, wêê (Ile Ouen) : ngë'tà (= rouge), kwênyii (Ile des Pins) : ngêêta (surtout sur orangers), mouttaré (Kostermans 1974 : 118)
LOYAUTÉ : nengone : goo, ye go (ye - pour suggérer les fourches formées par la liane), drehu : xenixenet, xönixönitr, iaai : mémyok, ohmömok
Langue polynésienne de NC : fagauvea : ononok
USAGES
Autrefois, confection de ceintures, bracelets et autres ornements. Confection de couronnes à Erromango (Vanuatu). Comme shampooing.
A Erromango (Vanuatu), Cassytha filiformis est une image du travail mal fait, ni commencé, ni terminé, étant donné que l'on ne voit ni le début ni la fin de cette liane.
Usages à Hawaï : http://www.ctahr.hawaii.edu/oc/freepubs/pdf/PD-42.pdf
MÉDECINE TRADITIONNELLE
En Nouvelle-Calédonie:
Sert de lien spécifique pour attacher certains composants d'un remède destiné aux femmes ou également dans des bouquets de protection pour la chasse.
Utilisé en mixture avec des feuilles d'Hemigraphis reptans (Acanthaceae), en décoction dans du coco sucré (Cocos nucifera L), pour nettoyer l'appareil génital de la femme contre la blennorragie, la leucorrhée et le "cancer" du col de l'utérus.
La plante entre également dans un remède composé destiné à calmer les douleurs à l'accouchement.
Le jus de macération en massages permettrait de remédier à la descente d'uterus.
L'ingestion du jus exprimé d'un coussinet de Cassytha filiformis contenant de l'Oxalis corniculata (Oxalldaceae) permet de déclencher un accouchement qui tarde (composé ocytocique, provoquant des contractions).
L'ingestion du jus dé décoction ou macération de la fiane est préconisée comme laxatif.
pour enfant mais aussi pour l'évacuation d'un foetus mort in utero.
Utilisé avec Melochia odorata (Malvaceae) comme puissant laxatif.
L'ingestion du jus de macération aurait une action régulatrice sur le péristaltisme intestinal
Consommé avec de l'eau froide, le jus exprimé d'un paquet de Cassytha filiformis et de deux branchettes de Melaleuca quinquenervia aiderait à se dégriser après une consommation excessive d'alcool.
A Saint Louis et Dumbéa, la plante hachée aurait été recommandée contre la lèpre (Guillaumin 1949 : 261)
PHARMACOCHIMIE
Quatre alcaloïdes aporphiniques isolés de C. filiformis présentent une activité cytotoxique in vitro sur deux souches de cellules cancéreuses. (Stévigny & al. 2002), ainsi que sur l'agent de la maladie du sommeil (Hoet & al. 2004). Une vasorelaxation et une activité anti agrégante sont manifestées in vitro dans des modèles sur lapin (Wu & al. 1998). D'autres aporphines ainsi que des flavonoïdes isolés de la plante entière provoquent une vasorelaxation in vitro chez le rat (Tsai & al. 2008). Un extrait aqueux administré à diverses doses dites thérapeutiques n'ont pas provoqué en 4 semaines d'effets toxiques notables chez le rat (Okogun & al. 2007). L'extrait méthanolique possède une activité antiradicalaire, d'après plusieurs modèles d'étude (Mythili & al. 2011).
D'autres articles sont en relation avec la chimie des composants de Cassytha filiformis ou leur activité mesurée. Enfin, des extraits ont présenté des effets similaires à ceux de l'ocytocine.
Un site australien mentionne diverses indications de toxicité, à vérifier en détail :
http://keys.trin.org.au/key-server/data/0e0f0504-0103-430d-8004-060d07080d04/media/Html/taxon/Cassytha_filiformis.htm
Hoet S & al. 2004.
Alkaloids from Cassytha filiformis and Related aporphones: Antitrypanosomal activity, Cytotoxicity and intercation with DNA and Topoisomerases.
Planta Med 70 : 407-413.
Pdf : https://www.researchgate.net/profile/Fred_Opperdoes/publication/8581622
Mythili S & al. 2011.
Evaluation of antioxydant activity of Cassytha filiformis.
Int. J Appl. Biol. & Pharm. Technol, 2, 2 : 380-385.
Pdf : http://www.ijabpt.com/pdf/79055-Mythili%20%281%29.pdf
Okogun JI, & al. 2007.
Effect of Oral Administration of Aqueous Whole Extract of Cassytha Filiformis on Haematograms and Plasma Biochemical Parameters in Rats. J Med Tox 3, 4 : 146-151.
Pdf : http://download.springer.com/static/pdf/656/art%253A10.1007%252FBF03160930.pdf?
Stévigny & al, 2002.
Cytotoxic aporphine alkaloids from Cassytha filiformis.
Planta Medica 68, 11 : 1042-144.
Tsai T-H. & al. 2008.
Vasorelaxing Alkaloids and Flavonoids from Cassytha filiformis
J Nat Prod 71, 2 : 289-291.
WuY.-C. A al. 1998
Antiplatelet and vasorelaxing actions of aporphinoids from Cassytha filiformis
Phytotherapy Research 12, S1 : S39-S41.