BOTANIQUE
Genre : Cordia
Espèce : dichotoma
Auteur : G. Forster
Famille : Boraginaceae
Synonymes : Cordia myxa (C.m. auct. non L.) c'est à dire C. m. d'auteurs divers et non L.
Statut : Espèce présente d'Asie du Sud Est jusqu'à l'Australie au Nord et à la Nouvelle-Calédonie. Cette espèce est absente de Fidji, où pousse le véritable Cordia myxa L. Ces deux espèces pourraient être d'anciennes introductions océaniennes.
Photos et répartition : Aspect d'un groupe de gommiers, à Gouaro Deva, en période sèche, fin septembre 2012, l'espèce est arbustive à arborescente et conserve quelques feuilles orangées. Quand la plante est en pleine fructification, elle porte de nombreux fruits de couleur rose-orangé. Voir Endemia : http://www.endemia.nc/flore/fiche3420.html
NOMS COMMUNS DANS LE PACIFIQUE
Français (Nouvelle-Calédonie, Vanuatu) : gommier - Français : faux-gommier (vieilli)
Anglais : selon région anglophone - voir :
https://npgsweb.ars-grin.gov/gringlobal/taxonomydetail.aspx?id=11477
Ailleurs : http://www.plantnames.unimelb.edu.au/Sorting/Cordia.html
NOMS VERNACULAIRES
NOUVELLE-CALÉDONIE
NORD : nyelâyu (Balade) : hââr, nixumwak : charak, nêlêmwa : sharak, caac cawac : yhaat, yuanga-zuanga : shié, jawe : hyaat, nemi (Est & Ouest) : saveen, fwâi : saveen, hyalek, pije (Tiendanite) : saveen, pije (Ouen Kout) : hyalak (a peut-être donné cialao, désuet en français)
dialectes Koné (bwatoo) : thaat
CENTRE : cèmuhî : èlèbwè paicî : ècôwâ, ajië (Houaïlou): yiè, xârâcùù : xèè
SUD : nââ drubéa (Paita) : bwèe, bwée béo, nââ numèè, xêrê (Unia à Goro) : bwee, mwee, kwênyii (Ile des Pins) : ii (Dubois 1978) ; papa (Suprin 2008 : 85)
LOYAUTÉ : nengone : dinu, drehu : jie , iaai : omina, miina, fagauvea : omiminy, ominy
VANUATU : Bichlamar (ou bislama) : glue tree, glutri
FIDJI : fidjien : nawanawa (Smith 1991 : 152)
USAGES
Le bois sec sert d'allume-feu par frottement. L'écorce possède un intérêt textile connu (Union agricole calédonienne, 1900) et une étude récente s'est faite en Inde, (Jayaramudu & al. 2013).
La trituration de fruits d'un Ficus, F. virgata Reinw. (citée "F. philippinensis Miq.") avec les feuilles de C. dichotoma, citée comme "C. discolor" donnerait une teinture rouge (Guillaumin 1911) ; cela fait penser à la couleur tahitienne obtenue avec les fruits de Ficus tinctoria G. Forster ou mati en tahitien dans des conditions analogues.
Dans le nord de le NC, on fait des balles de cricket avec le bois (qui est dur) et les racines peuvent donner une teinture jaune. Les fruits sont consommés par les porcs (Union agricole calédonienne, 1900).
A Fidji le bois est employé pour des sculptures destinées aux touristes (Smith 1991 : 152)
En Nouvelle-Calédonie et au Vanuatu, la pulpe des fruits a servi de glu pour piéger les oiseaux ou les cigales, mais aussi de colle à papier sur supports divers, d'où les noms français et bichlamar.
MÉDECINE TRADITIONNELLE
Bourret (1980 : 86-87) présente les usages de cette espèce sous le nom de "Cordia myxa L.", en réalité Cordia dichotoma G. Forster. La nouvelle flore de Fidji (Flora Vitiensis Nova) confirme ce point (Smith 1991 : 152). Ces deux auteurs, et précédemment Rageau (1973) résument les usages médicinaux en Calédonie et à Fidji :
En Nouvelle-Calédonie :
- Utilisé en mixture avec d'autres plantes, comme dépuratif, purgatif.
- L'ingestion du jus de décoction ou macération d'écorce est préconisée en cas d'insolation, de dysenterie, pour purifier et regénérer le sang.
- Utilisé en cataplasme d'écorce mâchée pour soigner les plaies des fractures ouvertes.
- La lotion de décoction ou macération de feuilles est utilisée pour soigner l'eczéma.
- Les feuilles jaunies donnent une tisane recommandée en cas de crises asthmatiformes.
PHARMACOCHIMIE
Cette plante est largement utilisée en médecine traditionnelle en Asie où son activité a été évaluée dans de nombreuses publications, indiennes notamment :
● Des extraits éthanoliques de fruits ont présenté une activité cicatrisante sur divers modèles in vivo chez le rat (Kuppast & al. 2006)
● Des extraits méthanoliques de graines et notamment de feuilles présentent une activité dose-dépendante sur un modèle in vitro d'inhibition des radicaux libres, donc théoriquement sur les processus dégénératifs (Singh & al. 2010).
● La pulpe de fruits séchée et extraite à l'alcool éthylique est anthelminthique (active contre certains vers) (Maidsale & al.2010).
● L'extrait éthanolique des fruits est étudié pour son activité antiinflammatoire et analgésique chez la souris (Ranjbar & al. 2013).
Ce choix est loin de présenter l'ensemble des publications publiées, dont les résumés sont sur Google Scholar.
RÉFÉRENCES
Bourret D, 1980.
Bonnes Plantes de Nouvelle-Calédonie et Loyauté.
107 p., Editions du Lagon, Nouméa.
Pdf : http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-11/01771.pdf
Rageau J, 1973.
Les plantes médicinales de la Nouvelle-Calédonie.
138 p., Travaux et Documents de l'ORSTOM n° 23, ORSTOM, Paris.
Pdf :http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_5/pt5/travaux_d/06261.pdf
Smith A.C., 1991.
Flora Vitiensis nova : a new Flora of Fiji (spematophytes only).
626 p., Vol. 5, National Tropical Botanical Garden, Lawai, Kauai, Hawaii.
Pdf : http://www.biodiversitylibrary.org/item/95675#page/166/mode/1up
Suprin B, 2008.
Plantes du littoral en Nouvelle-Calédonie.
270 p., Nouméa.