FAGRAEA BERTEROANA A. Gray




BOTANIQUE
 

Famille : Gentianaceae (ex Loganiaceae)

Synonymes : Carissa grandis Bertero ex A. de Candolle; F. berteriana A. Gray ex Bentham; F. grandis Pancher & Sébert; F. obovata Montrouzier.  F. schlechteri Gilg & Benedict

Statut : de la Nouvelle-Guinée à la Polynésie. Espèce transplantée par les Océaniens. L'espèce peut se comporter comme un étrangleur, à la manière des banians.


NOMS COMMUNS DANS LE PACIFIQUE
 

Français (Nouvelle-Calédonie) : bois tabou, bois à tabou, bois-pétrole 

arbre-bijouen, bijouin, biouin (désuet) : viendrait de bisua (ajië) ou biouen (paicî) ?


NOMS  VERNACULAIRES

 

Nouvelle-Calédonie

Nord : nyelâyu (Bélep) : buat; nêlêmwa & nixumwak : bwak, buak; caac cawac : buuùc; yuanga-zuangabuo, buö; jawe, nemi, fwâi, pije : guec; bwatoo : potch, xudubwan 

Centre: cèmuhî : madubwon ("il est mort", en référence au deuil); paicî : mêdugoo, mâdùgo, manoungo; ajië (Houaïlou) : bisua, u‘; xârâcùù & xârâgùrè : buè 

Centre : nââ drubéa : pué; xêrê (Yaté) : buue, puue

USAGES
Des collIers odorants sont confectionnés avec les fleurs (Maré).

 

FRAGREA BERTEROANA.key.pdf  (2.66 Mo)


MÉDECINE TRADITIONNELLE
 

En Nouvelle-Calédonie: 

"Cet arbre a des propriétés résolutives et vulnéraires. Ses feuilles, après avoir été chauffées, sont appliquées sur les contusions et les furoncles ; le liquide qu'on en exprime après les avoir passées à la flamme est versé dans les oreilles pour soigner les otites ; enfin, leur infusion est donnée aux enfants pour stimuler leur croissance. La macération de son écorce et de ses feuilles fait cesser les règles ; c'est aussi un dépuratif et un purgatif" (Rageau 1973 : 91)

Ces indications de la médecine traditionnelle ont été reportées et complétées dans le mémoire d'une étudiante qui a également analysé au laboratoire  les propriétés biologiques de divers extraits, en stage à Nouméa :

Il s'agit du travail de : Roxane Barrull, 2000.

Etude de deux plantes aromatiques des Iles Loyauté. Université de Marseille III
 


PHYTOCHIMIE
 

L'huile essentielle des fleurs est présente en très petite quantité, de l'ordre de 0,1% en poids mais elle possède de remarquables qualités odorantes. On comprend parfaitement l'usage des fleurs pour la confection de colliers odorants, dont la fragrance évolue d'ailleurs avec l'âge et parallèlement aussi leur couleur qui passe du blanc au jaune avant de faner. L'un des composés voit sa concentration plus que doubler pour passer de 22 à finalement environ 51 % du total, tandis que deux autres diminuent de deux ou trois fois. Par ailleurs, deux composés attirent certaines mouches des fruits, ce qui peut se matérialiser sur une plaque de chromatographie sur couche mince, où ces mouches se rassemblent sur deux lignes, correspondant aux deux substances qui les attirent.

Cette espèce est donc peu intéressante pour extraire de l'essence naturelle de Fagraea, dont le parfum doit être recomposée par un "nez". En revanche, certains de ses composés ont été étudiés pour leur attractivité envers les mouches des fruits. En pratique, ces molécules qui pourraient être utilisées dans des pièges odoriférants mais on les trouve aussi dans d'autres espèces végétales. 


QUELQUES RÉFÉRENCES

Hayashi S. & al, 1995.

Volatile Compounds of Fagraea berteriana Flowers, 

J. Essent. Oil Res. : 505-510

 

Nishida & al., 1997.

Acquisition of female-attracting fragrance by oriental fruit fly from a Hawaiian Lei Flower, Fagraea berteriana. 

Journal of Chemical Ecology  23,  10 : 2275-2285

 

Shelly TE, 2001.

Feeding on methyl eugenol and Fagraea berteriana flowers increases long-range female attraction by males of the orientaln fruit fly (Diptera : Tephritideae).

Florida entomologist, 84, 4 : 634-640.

 


Lundi 7 Novembre 2016