NOMS COMMUNS
Rocou, Roucou, Rocouyer, Roucouyer
LOCALISATION : ORIGINES
Localisation / Origines (région, pays) Amérique tropicale
(cf : http://www.ars-grin.gov/cgi-bin/npgs/html/taxon.pl?7249).
NOMS EN LANGUES LOCALES
hawaïen : 'alaea (Crohn-Ching 1980 : 33)
samoan : loa (Yuncker 1943, Whistler 1984)
îles Cook : 'uaeva (McCormack 2008).
Noms dans le Pacifique selon PIER « Bixa »
Chamorro : achiote, achoti, English: annato, annatto, arnatto, arnotto, lipstick tree, Fijian: nggesa, nggisa, qesa, French: atole, roucou, roucouyer [NB PC : « atole » nom inconu en NC], Hawaiian: ‘alaea, ‘alaea la‘au, kūmauna, Maori (Cook Islands): ‘uaeva, Palauan: búrek, burk, Samoan: loa, loa, Spanish: achiote, achote, bija, Tahitian: ‘uaefa, Yapese: rang
NB PC : achiote (esp. du Mexique, à partir de la langue aztèque) ; bija (esp. de Cuba, qui a donné le nom latin).
Nouvelle-Calédonie
Introduction en NC au plus tard en 1883 (Hollyman 1993 : 128)
noms français : rocou (Jeanneney 1894 in Hollyman 1993), rocouyer, roucouyer (1941/1930 in Hollyman 1993 : 128)
rouge à lévrier, safran américain (1930 in Hollyman 1993 : 129) [NB : lipstick-tree : d'après l'un des noms en anglais du Bixa orellana], rocou, roucou (enq. Cortadellas, fiche inéd. IRD)
Noms mélanésiens :
pwaja (langue nêlêmwa, espèce cultivée, à Tiabet / Poum, Rony Phadom, enq. Caroline Bontemps, IRD 2003)
pwaja (langue nixumwak, à Koumac; Le fruit permet d'obtenir une teinture rouge utilisée pour les danses ou la fabrication des balassors, Ginette Arhou, enq. Aurélien Degoy, IRD 2004).
pwèja (langue yuanga, à Wenia, Bondé; Les graines écrasées de pwêjâ donnent une teinture capillaire rouge, Malouma, enq. Mme Dominique Cortadellas, fiche inéd. IRD)
pwaja (langue nemi côte est) plante, Bixa orellana, fournissant une teinture rouge, ha-mia-pwaja est le nom d'un talisman qui procure puissance et richesse (Ozanne 1979 : lexique pw) ; pwaja (langue nemi) Bixa orellana L. (Haudricourt & Ozanne 1982 : 221)
pwaja (langue némi côte Ouest, à Témala) Bixa orellana L. (Haudricourt & Ozanne 1982 : 221)
pwaja (langue pije) Bixa orellana L. (Haudricourt & Ozanne 1982 : 221)
pwaja (langue jawe) Bixa orellana L. (Haudricourt & Ozanne 1982 : 221)
pwaja (langue fwâi) Bixa orellana L. (Haudricourt & Ozanne 1982 : 221)
meté (ton bas partout, langue camuki) arbuste : Bixa orellana L., Bixacées ; le fruit est utilisé pour faire de la teinture rouge (Rivierre 1994 : 238) ; metè (ton bas sur e et é, langue camuki), arbuste : Bixa orellana L. (Rivierre 1994 : 446)
Apparemment pas de noms connus des Iles Loyauté.
Fruits utilisés à Nouméa dans des compositions florales des fleuristes (fête des mères 2009, observation P. Cabalion)
Bixa orellana L., espèce cultivée (McKee 1994)
Espèce présente aux Marquises à Hiva Oa, Nuku Hiva, Ua Huka, Ua Pou, pas d'autres îles citées selon Jacques Florence (Base de données Nadeaud de la flore de la Polynésie française)
« Un médecin anglais, le Dr. Johnstone, planta en 1845 le premier Roucouyer (Bixa orellana) dans son jardin de Tahiti. Une plante encore inconnue qui provenait d'Amérique du Sud....A Tahiti, le roucouyer est populairement appelé rouge à lèvres, car certaines “mamas” utilisaient cette pâte rouge pour parfaire leur beauté »(Tahiti Heritage, Richesses du Fenua 2009), id in Conspectus de la Flore de Tahiti, établi par Pancher (Jean Armand Isidore), repris par Cuzent (Gilbert) dans sa thèse, 1860.
PRÉSENCE DANS LE PACIFIQUE
Un des cinq composants habituels de la boisson au chocolat faite au Mexique au début du 17e siècle : cacao, sucre, vanille, rocou et cannelle [NBPC : ce dernier ingrédient venant d'Asie via l'Europe] devenu boisson de luxe en Europe (Moreno Gomez, 2005 : 951 & 960).
Introduit aux Philippines par les Espagnols (Crohn-Ching 1980 : 33) à partir du 16e siècle par Acapulco, seul port autorisé sur cette ligne ; d'où une consonance voisine entre « achiote » (esp. mex. àp. achiotl/achiote en aztèque/nahuatl) et « achuete, achwete, atsuete, echuete » (tagalog, Philippines) cf Uni. Graz.
Bixa aurait été présent dans la zone Pacifique avant les contacts européens, p.ex. aux Iles Marquises, comme la patate douce (Smith & al. 1992).
MENTION EN EUROPE
Jackson BD, 1882.
Contribution towards a Bibliography of Economic Botany, with a comprehensive subject Index publié in Litterature of Vegetable technology, Index Society, 1882
Buc'holz Pierre Josep, 1785. Ed. 2. Paris, 1784. 8.
… Dissertation sur le rocoulier [Bixa Orellana] sur sa culture en Europe et en Amérique… pour la teinture et pour d'autres usages économiques, Paris.
Peckolt Theodor, 1859
On the Culture of Bixa orellana and the preparation of Annatto. [Extract.]
Pharm, Journ, II. I : 185-186.
http://www.archive.org/stream/vegetabletechno00symogoog/vegetabletechno00symogoog_djvu.txt
Utilisations : applications dans la fabrication des objets, types d’éléments où le matériau est utilisé.
Procédé de teinture à partir des graines (Crohn-Ching 1980 : 33)
BIBLIOGRAPHIE
Crohn-Ching VF, 1980 (2e éd.)
Hawaii dye plants and dye recipes.
136 p., Hawaï.
Harris LE, 1927
The fatty oil and acids of Bixa orellana Linné. Part of a thesis submitted for the degree of doctor of Philosophy.
Bull University of Wisconsin. Serial N° 14?1 General Series No 1247. The University of Wisconsin. 27 pp.
PIER (http://www.hear.org/Pier/species/Bixa_orellana.htm)
Lubinsky P, Bory S,Hernández Hernández J, Kim SC, Gómez-Pompa A, 2008 Origins and Dispersal of Cultivated Vanilla (Vanilla planifolia Jacks. [Orchidaceae])
Economic Botany, 62,2 : 127-138.
Vanille cultivée hors Mexique originaire de la seule région de Papantla. Bixa orellana citée dans l'article.
Moreno Gomez J, 2005.
El cacao en el V Centenario de su descubrimiento y su insercion [chocolate] en la dieta mundial y del Viejo Mundo. 945-966 in Gutiérez Escudero, Laviana Cuetos (coords.) Estudios sobre América : siglos XVI-XX, Sevilla, Associacion Espanola de Americanistas.
McCormack G, 2008. Cook Islands Biodiversity Database, Cook Islands Natural Heritage Trust, Rarotonga.
Smith NJH, Williams JT, Plucknett DL, Talbot JP 1992.
Tropical Forests and their crops. Cornell Univ. Press. Ithaca, London.
Tirimanna ASL, 1981
Study of the carotenoid pigments of Bixa orellana L. Seeds by thin layer chromatography -
Microchimica Acta 76, 1-2 : 11-16.
Summary : Two dimensional thin layer Chromatographic techniques have been used in the study of the carotenoid pigments in the seeds of Bixa orellana L. In addition to the two major carotenoids bixin and norbixin, β-carotene, cryptoxanthin, lutein, zeaxanthin and methyl bixin have been tentatively identified by co-chromatography. There were other unidentified carotenoids in trace amounts. The probable biosynthetic significance of these carotenoids in relation to bixin is discussed. Illustrations Université de Graz, Autriche : http://www.uni-graz.at/~katzer/engl/Bixa_ore.html
Whistler, W. A. 1984. Annotated list of Samoan plant names. Economic Botany 38:464.489.
Yuncker TG, 1945. Plants of the Manua Islands. Bishop Mus. Bull. 184. Bishop Museum Press, Honolulu. 73 pp.
CONCLUSION
Bixa orellana L. est une espèce probablement d'introduction pré-européenne dans certaines îles du Pacifique, puis plus récemment depuis le 16e siècle aux Philippines, en cours dans certains autres archipels : elle est apparemment inconnue en Polynésie Française sauf aux îles Marquises . En Calédonie, elle est désignée sous un nom français (rocou, rocouyer) et un nom mélanésien (pwaja, pweja) presque partout sur la Grande terre, sauf dans la région de langue camuki (mete).
Considérant Rurutu, aux îles Australes, comme centre d'intérêt, on peut penser que l'usage de Bixa orellana, s'il y est confirmé, se fait à partir de matériel importé dans l'île.